Respecter le rapport à la nourriture de l’enfant : 3 erreurs à éviter
- Adeline Loriou
- 14 avr.
- 3 min de lecture
L’alimentation des enfants est souvent source d’inquiétude pour les parents. Entre les caprices à table, le refus de certains aliments, ou l’appétit changeant, il peut être tentant d’adopter des stratégies de persuasion… parfois contre-productives.
Pourtant, certaines pratiques courantes peuvent altérer durablement la relation de l’enfant à la nourriture, influençant ses comportements alimentaires jusqu’à l’âge adulte. Voici trois erreurs à éviter pour encourager une alimentation sereine, intuitive et respectueuse.
1. Forcer un enfant à finir son assiette
Il est courant de vouloir que son enfant “termine son assiette”, surtout lorsqu’on a cuisiné avec soin. Cependant, le forcer à manger malgré une sensation de satiété peut engendrer un rapport anxiogène et déséquilibré à l’alimentation.
Une étude parue dans la Revista de Saúde Pública (2020) a démontré que l’utilisation de contraintes physiques, de récompenses alimentaires ou de restrictions sévères augmente la consommation d’aliments ultra-transformés chez les enfants. En d’autres termes, ces pratiques éloignent l’enfant de ses signaux naturels de faim et de satiété.
Ce qu’il faut privilégier :
• Respecter son appétit
• Offrir une variété d’aliments sains
• Laisser l’enfant choisir ce qu’il souhaite manger parmi les options proposées
Source : Farias, D. R., & Lopes, A. S. (2020). Revista de Saúde Pública, 54, 126.
2. Utiliser le dessert comme récompense
Beaucoup de parents utilisent le dessert comme une forme de récompense : “Tu auras ton dessert si tu manges tes légumes.” Cela crée une hiérarchie émotionnelle entre les aliments, où certains sont perçus comme des “obligations” et d’autres comme des “plaisirs” à mériter.
Or, selon une étude de l’INRAE (2021), le plaisir alimentaire joue un rôle fondamental dans le développement d’une alimentation saine chez l’enfant. En associant systématiquement le dessert à une récompense, on risque de favoriser la surconsommation émotionnelle plus tard.
Ce qu’il faut privilégier :
• Offrir le dessert comme un aliment à part entière, sans condition
• Encourager l’enfant à identifier ses envies, sans culpabilité
• Valoriser la diversité des plaisirs alimentaires (y compris ceux des plats principaux !)
Source : INRAE (2021), “Le plaisir de manger et son rôle dans l’alimentation infantile”
3. Négliger les repas familiaux
À l’heure des écrans et des rythmes effrénés, les repas partagés en famille peuvent devenir rares. Pourtant, ils sont essentiels pour le bien-être et les habitudes alimentaires des enfants.
L’étude du Pediatric Obesity Journal (2015) montre que les repas pris en famille, sans distractions, contribuent à renforcer les comportements alimentaires positifs, à favoriser l’expression émotionnelle et à prévenir le surpoids.
Ce qu’il faut privilégier :
• Des repas pris ensemble, sans écrans
• Un climat de dialogue et de détente
• L’implication de l’enfant dans la préparation et le choix des repas
Source : Fiese, B. H., & Spagnola, M. (2015). Pediatric Obesity Journal, 10(3), 179-186.
En résumé : encourager une relation saine, intuitive et bienveillante avec la nourriture
Plutôt que de céder à la pression ou à l’inquiétude, il est essentiel d’accompagner son enfant dans la découverte de la nourriture avec douceur et respect. Cela passe par :
• Le respect de ses signaux de faim et de satiété
• Une alimentation sans rapports de force ou de chantage
• Le plaisir partagé des repas familiaux
C’est ainsi que se construit une relation saine, durable et apaisée à l’alimentation.

conviviaux en famille. 🌱✨
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